03
ARTS DE LA SCÈNE
III.
Théâtre
B.
Événements
Titre.
L’hirondelle
Auteur.
Guillem Clua
Dates.
11.01.2022 – 20.03.2022
Lieu.
Théâtre Hébertot
Après 30 ans d’absence et pour son grand retour dans un théâtre parisien, Carmen Maura nous offre un grand moment d’émotion, dans le rôle de cette mère éperdue par la disparition de son fils unique. Avec Grégori Baquet, elle se livre à un face à face puissant et poignant.
Maria est une célèbre professeure de chant, vivant seule. On apprendra qu’elle a perdu son fils qu’elle ne voyait plus, acceptant mal son homosexualité. Paul, jeune homme d’une trentaine d’années qui, bien qu’adorant chanter, n’est pas très doué, débarque un jour chez elle. Mais au prétexte de prendre des cours nous comprenons qu’il vient pour révéler un secret à Maria. Un secret à propos de son fils qu’il connaissait et dont il a partagé les derniers instants de vie...
Le mot de la metteuse en scène.
C’est Pascal Héritier, producteur, qui m’a fait découvrir cette pièce qui se jouait à guichet fermé en Espagne. Je l’ai lue d’une traite, absolument bouleversée, comme on peut l’être à la sortie d’un film. J’ai donc immédiatement accepté de la créer en France, qui plus est, avec Carmen Maura, immense actrice, icône d’Almodovar. À ses côtés, Grégori Baquet, un de nos grands acteurs de théâtre. C’est donc une distribution exceptionnelle pour un projet exceptionnel.
L’histoire ? Un jeune homme vient prendre des cours de chant auprès de Maria : célèbre professeure. Très vite on comprend que ce n’est qu’un prétexte. Il a une grande révélation à lui faire qui va changer leurs vies et les lier à jamais. Je ne vous en dis pas plus ... On est tout de suite en empathie avec ces deux personnages profondément humains, confrontés à l’impensable, aux destins désormais liés, et qui vont apprendre à se reconstruire l’un grâce à l’autre. À travers leurs cœurs, leurs âmes, ils nous entraînent dans les méandres de la résilience, du pardon, de l’acceptation de la différence, et surtout de l’amour. L’écriture de Guillem Clua est simple, fluide, concrète, drôle, vive, intelligente.
On se reconnaît en chacun de ces personnages. L’universalité des thèmes et du propos nous emportent sans aucune complaisance et avec beaucoup de finesse. Dans un décor raffiné et poétique signifiant la maison de Maria, on assiste à une rencontre intime et forte dont on ressort différent.
Le thème musical est magnifique et nous embarque telle l’hirondelle : symbole de paix et de liberté vers un avenir meilleur. Et comme dit la chanson : «Tu reviens et tu remplis la vie d’été». On est jamais vraiment parti tant que l’on se souvient.